tag:blogger.com,1999:blog-17227672520487025202024-03-05T01:05:21.176-08:00Excuse my French!"Excuse my French" is a common English language phrase ostensibly disguising profanity as French and emphasizing their meaning without violating censorship.
Many reasons have been suggested to explain the reference to the French language, such as the long standing historical rivalry between France and England or the association of the French people with vulgarity.
This is clearly an example of Francophobia.
See also - 'Taking a French leave', 'French letter', 'French-sick'Franck Guilloryhttp://www.blogger.com/profile/03768172247868631062noreply@blogger.comBlogger5125tag:blogger.com,1999:blog-1722767252048702520.post-3010411577475420312015-05-11T02:46:00.002-07:002015-05-11T02:49:18.194-07:00ARCHIVES - Le djihadisme dans tous ses états : Connaître son ennemi<b><i>A l'automne 2014, JOL Press, le "pureplayer" d'actualité internationale dont j'assumais la rédaction en chef, a produit, en partenariat avec <a href="http://www.editionstechnip.com/fr/catalogue-detail/2131/la-nouvelle-revue-geopolitique-le-djihadisme-dans-tous-ses-etats-n-126-juillet-aout-septembre-2014.html" target="_blank">La Nouvelle Revue Géopolitique</a>, un numéro "hors-série" consacré au "djihadisme dans tous ses états". </i></b><br />
<b><i><br /></i></b>
<b><i>Trois mois avant les attaques terroristes conduitent à Paris en janvier 2015, mon édito...</i></b><br />
<b><i><br /></i></b>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<b><i><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEino3XnHOtn_abfnkyZrwNs8wTeKS8JBJ1SXvPSTMYsagn0XW4pjjMmO1QVVlXGAO8GHV5qZzcKr1itodH52Gu5GcxTv1OYksLxYCixq0hNJ666Wkge07Q9OsoPRGcEM-zHDD3Z-hkH-_c/s1600/nouvelle-revue-geopolitique-daech_1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="332" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEino3XnHOtn_abfnkyZrwNs8wTeKS8JBJ1SXvPSTMYsagn0XW4pjjMmO1QVVlXGAO8GHV5qZzcKr1itodH52Gu5GcxTv1OYksLxYCixq0hNJ666Wkge07Q9OsoPRGcEM-zHDD3Z-hkH-_c/s400/nouvelle-revue-geopolitique-daech_1.jpg" width="400" /></a></i></b></div>
<br />
<b><br /></b>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>***</b></div>
<b><br /></b>
<b>29 juin 2014. Sous le nom d’Ibrahim, descendant du Prophète, Abou Bakr al-Baghdadi s’autoproclame « calife ».</b> En ce premier jour de Ramadan, son organisation, « l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) », devient l’État islamique, un califat. Début juillet, le calife Ibrahim fait, à Mossoul en Irak, sa première apparition publique appelant les musulmans du monde entier à lui « obéir »… <br />
<br />
La veille du 29 juin, les principaux dirigeants du monde, réunis à Sarajevo, se souvenaient de l’attentat qui avait coûté la vie à François-Ferdinand, archiduc d’Autriche, commémorant l’étincelle qui allait, en un mois, déclencher la plus grande boucherie de l’Histoire.<br />
<br />
Trois semaines plus tôt, le 6 juin, les mêmes – ou presque –, sur les plages de Normandie, en présence des derniers vétérans, revivaient les grandes heures du D-Day.<br />
<br />
<b>Sur les berges de la rivière Miljacka comme sur les plages du Calvados, une même promesse intemporelle : « Plus jamais ça ! »</b><br />
<br />
Comparaison n’est pas raison et, en histoire ou en géopolitique, comme en toutes choses convient-il d’être prudent avec les raccourcis… Mais comment oublier qu’il y a 25 ans – déjà - avec la chute du Mur de Berlin, l’effondrement de l’empire soviétique et la fin de la Guerre froide, un savant américain nous prédisait la fin de l’Histoire. Et comment ne pas constater, en ces temps de commémorations, que l’Histoire paraît plus que jamais - en deux générations au moins – déterminée à se répéter en ses développements les plus tragiques, obscures et mortifères.<br />
<br />
Face à la montée de ces nouveaux périls, dans une époque encline à l’amnésie, on ne jouera jamais assez le rôle de Cassandre…<br />
<br />
<b>De nouveaux périls… Quels nouveaux périls ?</b><br />
<br />
Il y a évidemment la crise, cette crise financière puis économique et désormais polymorphe, sociale, politique, morale, identitaire…<br />
<br />
Il y a, en outre, la résurgence de conflits locaux qui, menaçant potentiellement les intérêts de puissances globales, risquent de dégénérer en conflagrations plus vastes : la crise russo-ukrainienne (cf. la précédent parution de la Nouvelle Revue Géopolitique), les tensions sino-japonaises autour de quelques îlots du Pacifique, l’Arctique devenu enjeu économique en raison du réchauffement de la<br />
planète, les migrations climatiques…<br />
<br />
Nous avons choisi de consacrer le dossier central de votre revue au djihadisme dans tous ses états en nous appuyant sur les meilleurs experts de ces questions.<br />
<br />
Certes, le terme « djihadisme » alimente maintes querelles sémantiques. Pour certains, ce serait prendre le risque de stigmatiser, d’associer l’ensemble des musulmans du monde à de funestes ambitions qui les dépassent pour la plupart et dans lesquels, assurément, ils ne se reconnaissent pas.<br />
<br />
Faudrait-il alors préférer le terme de « terroriste » et placer entre guillemets « L’État islamique » ou évoquer, pudiquement, « daesh » ou « daech » - cachant derrière cet incompréhensible acronyme une réalité que nous ne saurions voir ni assumer.<br />
<br />
Pourtant, c’est bien au djihad qu’appellent le calife al-Baghdadi et son État islamique, les restes d’al-Qaïda et toutes les organisations qui, dans un vaste arc de violences, de la frontière turque aux confins du Mali, de la Libye au Nigéria, s’efforcent de déstabiliser les pouvoirs en place et d’imposer leur idéologie mortifère.<br />
<br />
Ce « djihadisme dans tous ses états », que l’on pourrait également qualifier d’ « islamo-fascisme », est une perversion de l’islam, comme autrefois – il n’y a pas si longtemps – d’autres idéologies mortifères, en –ismes elles aussi - en Allemagne, en Russie et ailleurs, sont venus pervertir d’autres idéaux, comme ceux des Lumières ou de l’héritage judéo-chrétien.<br />
<br />
<b>Qui sait à quelle date, les historiens, dans les décennies à venir, feront dater le commencement de </b><b>cette guerre conduite par ces islamo-fascistes contre tous ceux qu’ils perçoivent comme les ennemis </b><b>de « leur » islam, l’islam le plus rétrograde et le plus barbare ?</b><br />
<br />
Dans le sillage de la Bosnie dès 1992, après le 11-septembre, avec la guerre d’Afghanistan, la seconde guerre d’Irak ou le 29 juin 2014…<br />
<br />
Une chose est sûre… Ce conflit est une guerre, une « guerre transfrontalière » devenue mondiale – de Washington à Paris et même à Téhéran et Riyadh - contre le djihadisme, l’obscurantisme, la barbarie.<br />
<br />
<b>Et pour mieux l’appréhender et le combattre, il importe, avant tout, de connaitre « l’ennemi », sans le surestimer ni le sous-estimer.</b>Franck Guilloryhttp://www.blogger.com/profile/03768172247868631062noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1722767252048702520.post-36894959288033453252015-05-10T23:18:00.005-07:002015-05-10T23:24:39.039-07:00Découvrir Auschwitz en 2015 - Réflexions inabouties<div class="MsoNormal">
<b><i><br /></i></b>
<b><i>Du 16 au 20 avril 2015, je me suis rendu en Pologne dans le cadre d'un voyage de presse à l'invitation du <a href="http://www.crif.org/" target="_blank">CRIF - Conseil représentatif des institutions juives de France</a>.</i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i><br /></i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i>Nous avons passé une journée entière à découvrir les camps d'Auschwitz.</i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i><br /></i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i>Depuis fort longtemps, je souhaitais me rendre à Auschwitz. </i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i><br /></i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i>Jamais, une telle occasion ne s'était produite. Si je ne goûte pas en toutes circonstances la fréquentation de mes confrères et consoeurs, un tel voyage de presse est l'assurance d'une atmosphère studieuse et d'échanges de qualité et, de plus, le programme qui nous avait été concocté était sans équivalent.</i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i><br /></i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i>Nous étions donc à Auschwitz le vendredi 17 avril 2015.</i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i><br /></i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i>Si, depuis fort longtemps, je souhaitais me rendre à Auschwitz, je dois avouer que mes motivations étaient incertaines. </i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i><br /></i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i>Au-delà du seul intérêt historique, je sais que j'y recherchais autre chose, autre chose de plus indéfinissable. Et comme le besoin, aussi, de dépasser un sentiment de responsabilité, de culpabilité et d'y trouver un supplément d'Humanité.</i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i><br /></i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i>Quelques semaines plus tard, il m'est encore difficile d'ordonner mes pensées...</i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: center;">
***</div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
C’était en 1979, fin avril 1979 – le 29, journée nationale
du souvenir de la Déportation. J’avais 6 ans. Pour la deuxième année
consécutive, FR3 – le France 3 de ces temps reculés – avait diffusé à 21h30
« Nuit et Brouillard » d’Alain Resnais.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Je dormais chez mon arrière-grand-mère et, souvent ces
soirs-là, j’enfreignais allègrement le « couvre-feu » réglementaire.
Vaquant à ses occupations, elle n’entendit pas l’annonce de la speakerine et
déjà j’affutais mes arguments pour m’assurer une petite permission. « Il y
aurait des Allemands », pensais-je, comme j’anticipais la présence de
« cruels » Indiens dans les films de John Wayne…<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Elle m’avait déjà tant dit sur les guerres, ses guerres, la
Deuxième et la Première dont, née en 1903, elle conservait encore des souvenirs
si vivaces. Elle m’en avait tant dit que, l’été, avec mes compagnons de plage,
en notre paradis de Normandie, nous partions sans cesse à la recherche des
« sablières », restes de cartouches du D-Day érodés par le sel. Elle
m’en avait tant dit que, lors de nos parties de « petits soldats »,
je préférais réinventer l’Histoire plutôt que de jouer le jeu des
« Boches ». Autour de nous, partout, 35 ans à peine après la fin de
la guerre, son souvenir était encore de première main, comme en couleur, si
proche…<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Soudain, ma douce Mémé réapparut, se figea à quelques pas de
l’écran puis, en alerte septuagénaire, elle se rua vers le téléviseur et
l’éteignit d’un coup. Elle n’avait rien dit.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
A 6 ans, même à 6 ans et demi, j’étais sans doute trop
petit. Et mes questions incessantes commençant par « Dis-moi, c’était
comment ? », et les récits de son retour de Bulgarie par le dernier
Orient-Express, de l’Exode puis de l’Occupation, ici et là, une arrestation,
une évasion, tout cela devait sans doute, selon elle, suffire amplement à
satisfaire mon enfantine curiosité…<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Ma génération, celle de l’entre-deux-siècles, celle qui sera
la première des dernières à avoir touché cette Histoire de si près, ne
bénéficia pas, ni au collège ni au lycée,
d’un enseignement poussé de la Deuxième guerre mondiale en général, et
de la Shoah en particulier. Et puis j’avais cessé d’importuner mon
arrière-grand-mère avec ses « histoires de guerres »… Mais, plus
tard, beaucoup plus tard, alors que celle-ci s’apprêtait, plutôt fringante, à célébrer
son centenaire, nous revîmes ensemble, par hasard, les premières minutes de
« Nuit et Brouillard ». <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Devant les images introductives en couleur, celle
d’Auschwitz en 1955, elle resta silencieuse, le regard fixe. A la séquence suivante, montage en noir et
blanc des archives nazies, elle leva doucement la tête au ciel, son regard bleu
vif devint comme laiteux et, vingt ans après, le petit garçon de 6 ans obtint
une réponse : « Nous ne savions pas, nous ne savions pas, tu
sais… » <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
***<o:p></o:p></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjn2f19xIelFMNZL8FxG5FhYHDhU6cW1DgglMnjJpvEWV7SpB0IPgEQZX-N0Lnn8LS6AN3P-7TEVHRufr4u4pudLKSKCElZM-UaknB0_QAcH4Buh3gkgbQgUwjRFt0DCMuHzR74e6kNN6U/s1600/Birkenau+17+April+2015+021.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjn2f19xIelFMNZL8FxG5FhYHDhU6cW1DgglMnjJpvEWV7SpB0IPgEQZX-N0Lnn8LS6AN3P-7TEVHRufr4u4pudLKSKCElZM-UaknB0_QAcH4Buh3gkgbQgUwjRFt0DCMuHzR74e6kNN6U/s640/Birkenau+17+April+2015+021.jpg" width="640" /></a></div>
<i><span style="background: white;">« Même un
paysage tranquille ; <o:p></o:p></span></i><br />
<div class="MsoNormal">
<i><span style="background: white;"><br /></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="background: white;">même une
prairie avec des vols de corbeaux, des moissons et des feux d'herbe ; <o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="background: white;"><br /></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="background: white;">même une route
où passent des voitures, des paysans, des couples ; <o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="background: white;"><br /></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="background: white;">même un village
pour vacances, avec une foire et un clocher, peuvent conduire tout simplement à
un camp de concentration. <o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="background: white;"><br /></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="background: white;">Le Struthof,
Oranienburg, Auschwitz, Neuengamme, Belsen, Ravensbrück, Dachau, Mauthausen
furent des noms comme les autres sur des cartes et des guides... »<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="background: white;"><br /></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Ainsi débute « Nuit et Brouillard », avec le
commentaire de Jean Cayrol sur des images en couleur tournées en 1955 par Alain
Resnais à Auschwitz, à Auschwitz II – Birkenau.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">A notre arrivée sur le site en ce vendredi d’avril, je
conserve à l’esprit les mots simples de l’ancien déporté et, comme, par
instant, le soleil perce, ce sont des images assez semblables qui s’offrent à
nous. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">70 ans après la libération du camp, 60 ans après le tournage
de ce documentaire, première véritable recollection historique, les mêmes deux
rangées de barbelés entrecoupées de miradors ; A gauche, des restes de
baraquements et, à droite, des cheminées au milieu des débris d’autres
baraquements, d’autres blocs. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Sous nos yeux déjà, à perte de vue, toutes les preuves, même
s’il n’en fallait pas, du caractère industriel des modes opératoires nazis. A
gauche, BIa, Bib, à droite, BIIa, BIIb, BIIc, BIId, BIIe, BIIf… et, à la droite
de la droite, BIII que l’on nous explique inachevé… <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Ce que, en fin de compte, aucune description ne m’avait
jamais donné authentiquement à envisager, ma première leçon de cette visite à
Auschwitz II - Birkenau, c’est l’incommensurable immensité des lieux. Si, tout
autour, la vie regagne peu à peu du terrain – et l’on pourrait d’ailleurs s’en
offusquer et, sans réfléchir, par principe, l’on s’en offusque d’ailleurs -, l’espace
occupé par les camps, tels qu’à leurs « apogées », reste clairement
délimité, d’une dimension inimaginable. Inimaginable à première vue,
inimaginable après neuf heures de marche, inimaginable toujours.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;">***<o:p></o:p></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Nous franchissons le porche d’Auschwitz II – Birkenau. Et une
première idée reçue est balayée, une confusion entre le portail de fer à
l’inscription <i>« Arbeit Macht Frei »</i> et ce porche de bois avec sa
tourelle et ses deux ailes. J’imaginais bien mal.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">En marchant, lentement, le long des rails du chemin de fer,
nous atteignons, quelques dizaines de mètres plus loin, le terminus des convois
de la fin de la guerre, là où les Nazis procédaient à la sélection des déportés.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Dans la tête, comme des cris, des hurlements, des aboiements
et, tout autour, un profond silence. Une fois encore, s’entrechoquent des
images comme galvaudées, celles en couleur des reconstructions
cinématographiques et les autres, réelles, en noir et blanc, des archives
nazies ou soviétiques. Ce lieu et ce qui s’y passait quand les SS et leurs
chiens scellaient, une première ou dernière fois, le destin des déportés nous a
été rendu, d’une certaine manière, familier par les témoignages des survivants
et de leurs bourreaux et par toutes les reconstructions que ceux-ci ont rendu
possibles.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Le gigantisme du lieu, ce portail, la ligne de chemin de fer,
le bureau des services de sélection et, partout, les restes des
« blocks »… En l’état, l’horreur et les outils de sa mise en œuvre,
ce qu’il en reste, demeurent appréhendables. En l’état, nous demeurons dans le
documenté, l’attendu, le connu, le déjà su. Prélude à la visite. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Et les explications de notre « guide officielle »
se cantonnent au récit prudent de l’historiographie officielle. A plusieurs
reprises, surtout lorsqu’il est question de chiffres, celle-ci use de
précautions et précise qu’elle ne nous fournit que « des informations
qu’elle est en mesure de prouver ». Au diable, les précautions. Au diable,
l’historiographie… A jamais, ici plus qu’ailleurs, toute unité au-dessus de
zéro est déjà une de trop.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Entre les blocks, intacts ou en ruines, l’herbe est bien
verte en ce début de printemps et, par diversion et protection plutôt qu’indécence,
mon attention se concentre sur cette herbe étonnamment apaisante et les mots de
Jean Cayrol retentissent à nouveau… <i>« Une drôle d’herbe a poussé et recouvert la
terre usée par le piétinement des concentrationnaires ».</i> <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><i><br /></i></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;">***<o:p></o:p></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Oui, du temps a passé. Ce temps qui a passé et passe n’a
évidemment rien d’anodin. Sans doute n’a-t-il pas encore permis de résoudre
pleinement et définitivement les questions du Souvenir et de la Mémoire, les
conditions du « Plus jamais ça ». Sans doute aussi se prépare-t-il à
nous imposer, à chacun et à tous, un challenge inédit alors que, naturellement,
bientôt, disparaîtront les derniers survivants, les derniers témoins. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Pourtant, là, dès les premiers pas, il apparait évident,
inévitable que le temps, en ces lieux, ne s’écoule pas linéairement.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Notre « guide officielle » sur place puis, quelques
jours plus tard, Piotr Cywinski, directeur du musée d’Auschwitz, lors d’une
rencontre à Varsovie, insisteront sur les efforts techniques et scientifiques,
coûteux, mis en œuvre pour la protection des installations, leur entretien et
leur rénovation.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Il est indispensable de préserver ces lieux et de conserver
tout ce qui demeure, tel quel ou presque, depuis 1945 et la libération des
camps. Mais Auschwitz II – Birkenau n’est pas et ne saurait être un musée. Et,
vite, il est perceptible que l’essentiel n’est pas tant ce que l’on s’attend à
y voir, ni même ce que l’on peut, littéralement, y voir. L’essentiel, c’est ce
que l’on y ressent, ce que l’on y éprouve.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;">***<o:p></o:p></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"> Cette visite à
Ausschwitz II – Birkenau et l’ensemble de ce séjour en Pologne se sont faits en
compagnie de <a href="http://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss_2/275-4695834-4170217?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&url=search-alias%3Daps&field-keywords=tal%20Bruttmann" target="_blank">Tal Bruttmann, historien français, auteur de nombreux ouvrages</a> et,
notamment, d’un <i>Auschwitz</i>, publié aux
éditions <i>La Découverte</i> en 2015. Ce
fut un réel privilège et une aide précieuse que de suivre ses explications au
cours de cette visite, comme ailleurs.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">J’en retiens, notamment, plusieurs éléments, des éléments qui
auront sans doute profondément influencé mon expérience des lieux, et donc ma
compréhension renouvelée de ce que je croyais, comme tant, tout simplement,
comprendre…<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Tout d’abord, alors que nous nous éloignons de la zone de sélection,
Tal Bruttmann établit clairement la distinction entre « camp de
concentration » et « centre de mise à mort ». On comprend sans
explication la différence la plus évidente. Mais il est une conséquence
essentielle de cette différence, l’absence – en dehors, évidemment, des
documents, photos et films nazis – de récits, de témoignages, d’éléments
permettant de comprendre ce que pouvaient alors ressentir, éprouver ces
enfants, ces femmes et ces hommes destinés à la mort. A peine a-t-on imaginé
que, soulagés, aux termes d’un long périple ferroviaire dans les conditions que
l’on sait, ils pouvaient croire à la douche et à la soupe que leurs monstrueux
bourreaux leur promettaient…<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Jamais, ceux-ci n’ont revêtu la tenue à rayures devenu un des
symboles de ces camps. Jamais ils n’ont pénétré dans un block, comme celui que
nous visiterons plus tard, pour y dormir entassés sur des paillasses. Aux
termes d’un parcours réduit au minimum par l’industrie de mort nazie, leurs
morts furent immédiates, quelques minutes, quelques dizaines de minutes au
plus.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Et dans la visite aussi, le temps s’accélère et le gigantisme
des espaces, la toute première impression, s’efface remplacée par la petitesse
de la distance entre ce qu’il restait de vie et la mort. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Aussi, devant les premières ruines d’une première chambre à
gaz, une installation détruite par les Nazis eux-mêmes aux derniers
moments de leur déroute, il apparait certain qu’il est et sera inutile de
tenter d’imaginer ce que pouvaient ressentir les martyrs aux termes de leur
calvaire. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Certes, cette tentation d’imaginer est, par certains côtés,
légitime. Elle est tout simplement humaine et tellement en ligne avec notre
époque, cette époque qui place au-dessus de tout l’expérience, mais, surtout,
les expériences. Ici, à Auschwitz, c’est inutile, sans même savoir si c’est
déplacé, indécent. C’est inutile parce que, même pour celui qui a admis,
intégré, compris le caractère extraordinaire d’Auschwitz, la géographie des
lieux et la logique qu’elle illustre dépasse l’entendement, l’imaginable.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;">***<o:p></o:p></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Notre visite se tenait au lendemain de la « Marche des
vivants ». Et nous allions croiser plusieurs groupes retardataires. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Nous les reconnaissions, de loin, à la mosaïque de drapeaux
israéliens qu’ils constituaient vus de dos et de loin. Et nous les
reconnaissions aussi aux voix portantes des grands adolescents qui les constituaient.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Plus tard, alors que nous traversions un sous-bois après le
monument aux victimes et la deuxième ruine de chambre à gaz, Tal Bruttmann
évoquait le Kanada vers lequel nous nous dirigions. Soudain, l’accompagnatrice
d’un de ses groupes vint nous barrer la route en nous sommant, à grands gestes,
de faire silence. Ces jeunes gens témoignait du sort de leurs grands-parents,
de leurs arrière- ou arrière-arrière-grands-parents.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Forcément, là, je m’interroge, je me pose LA question, celle
qui consiste à me demander si mon expérience et l’expérience, les expériences
de ces jeunes gens de confession juive et pour lesquels la Shoah est aussi un
drame familial sont du même ordre et à me demander aussi qui sont ces vivants,
qui sont les vivants au sens, bien sûr, de survivants des morts, de ces morts.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">J’y pense toujours et j’y ai pensé aussi durant notre
rencontre avec le directeur du musée d’Auschwitz, Piotr Cywinski, quand
celui-ci nous a lancé, dans français parfait mâtiné d’un étonnant accent
suisse, un « Bah non, pourquoi ? » à la question de savoir s’il
était juif.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Cette question, que, forcément, nous poserions, ne
traduit-elle pas la perception dominante de notre rapport collectif à Auschwitz et
à toute la force symbolique dont nous avons doté le nom
« Auschwitz » ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Oui, on peut le penser.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Mais la réponse, les réponses, celle du Polonais catholique,
celle de l’Israélienne juive et celle du Français protestant – que je suis –
traduisent le rapport intime de chacun à « Auschwitz.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Je devais donc effectivement, jusque-là, je l’admets,
entretenir une certaine distance,
traduisible par un « comment a-t-on leur faire ça ? » ou,
plutôt, par un « comment a-t-on pu laisser leur faire ça ? », sorte
d’écho à ce « Nous ne savions pas, tu sais »… <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">J’en étais, probablement, encore là quand, sortis des limites
du camp, nous sommes arrivés devant un joli carré d’herbe verte entouré d’une
haie de tuyas et d’un grillage moderne.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">A cet instant, Tal Bruttmann nous annonce que c’est ici que
sont morts, après trois kilomètres de marche depuis la Judenrampe, premier
point de débarquement des déportés, les rescapés des 13 152 Juifs
étrangers parisiens arrêtés dans le cadre de la rafle du Vel d’Hiv le 16 juillet
1942.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Leur destination finale a donc été une chambre à gaz
installée dans une ferme isolée devant laquelle ils se sont déshabillés et
derrière laquelle leurs dépouilles ont été jeté dans un immense charnier… Là.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Sans pouvoir prétendre que nous ne savions pas, nous avions
laissé faire, nous avions laissé leur faire ça, nous avions laissé nous faire
ça.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;">***<o:p></o:p></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjp5aYF-yQaIQAUQMC5-rdV4ALWuARcgDmaYzIDwc1B3w-4HCDgI-zJoklPmigs-bjA2XyuyMknJmd2x3BVfyrkSm7xkVMSdl10yVgxUzmVuOklxI3UrHdseKmugqJnXmdDDM9VNUpvYCw/s1600/Birkenau+17+April+2015+045.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjp5aYF-yQaIQAUQMC5-rdV4ALWuARcgDmaYzIDwc1B3w-4HCDgI-zJoklPmigs-bjA2XyuyMknJmd2x3BVfyrkSm7xkVMSdl10yVgxUzmVuOklxI3UrHdseKmugqJnXmdDDM9VNUpvYCw/s640/Birkenau+17+April+2015+045.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">De retour dans l’enceinte des camps, nous nous sommes
enfoncés dans un sous-bois.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Notre objectif, une clairière. Cette clairière, le dernier
repos des victimes de la Rafle, là où leurs corps, une fois le charnier rempli
et quand les cadavres, sous l’effet des intempéries, ont commencé à ressortir
de terre, ont été incinérés à ciel ouvert.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Partout, sous la couche superficielle de mousse, une terre
blanchâtre. Non, je n’imagine pas qu’il puisse s’agir de ce que je m’imagine.
Et pourtant, si. Si, cette terre blanchâtre est le produit des cendres et de la
chaux répandue sur les cadavres à des fins, horrible terme technique,
prophylactiques…<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Certains doutent encore ? D’autres minimisent l’importance
historique des faits ? Beaucoup s’interrogent, comme moi, d’une certaine
manière, au début de cette journée, sur ces lieux, sur ce qu’il nous est donné
à voir et leçons à en tirer ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Et puis il y a cette terre, cette terre qui refuse et
refusera à jamais de laisser disparaître les traces de l’innommable dont elle a
été le témoin, la complice contre son gré.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">On ne voudrait pas poser ses pas sur ces traces, sur les
restes de ces corps, sur le souvenir de leur martyre. Impossible car mieux
encore que tout ce qu’il reste des camps, c’est la terre d’Auschwitz qui
conserve en son sein les traces, les restes, le souvenir de ce martyre.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">1,2 millions de martyrs, des enfants, des femmes, des hommes,
innocents, réduits en cendre au nom de l’idéologie la plus mortifère de l’Histoire,
assassinés, pour l’essentiel, juste parce qu’ils étaient Juifs.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;">***<o:p></o:p></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Les leçons d’une telle journée sont éminemment personnelles,
touchant au plus intime.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Je crois pouvoir affirmer, sans forfanterie, que ma
connaissance de ce qui s’est passé à Auschwitz était, depuis mes plus jeunes
années, supérieure à la « moyenne ». Et cette connaissance s’accompagnait
d’une réflexion sur la signification de ces lieux et de ces faits. Mais, je
dois avouer que je n’avais pas imaginé ce que j’allais ressentir sur place.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Faut-il encourager de telles visites ? Est-ce que chacun
d’entre nous devrait s’y rendre pour constater par soi-même l’inimaginable ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">C’est une question difficile à laquelle je souhaiterais
pouvoir simplement et définitivement répondre par l’affirmative.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Mais je sais, si je crois ce qui m’a été rapporté, que
certains enseignants dans certains établissements, sur les conseils des
autorités publiques, ont été contraint d’y renoncer par crainte qu’une telle
visite pédagogique ait l’effet inverse de celui escompter, que certains jeunes,
mal informés, influencés par de nouvelles poussées négationnistes ou révisionnistes,
y voient, au contraire, la preuve qu’il est possible d’éradiquer des êtres
humains à l’échelle industrielle.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Si c’est vrai, c’est inqualifiable et il convient de le
dénoncer.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Et si c’est vrai, c’est bien la preuve que la préservation du
Souvenir, l’entretien de la Mémoire sont l’affaire de tous, de tous ceux qui
revendiquent leur appartenance à l’Humanité dans sa globalité.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">A travers plus d’un million de Juifs, c’est bien l’Humanité, la
Civilisation et la Modernité que les Nazis ont voulu éradiquer à Auschwitz.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Plus que jamais, face à la montée de ces nouveaux
obscurantismes qui, à leur tour, menacent Modernité, Civilisation et Humanité,
il appartient sans doute à tous les vivants de marcher pour que l’Histoire ne
puisse en aucun cas risquer de se répéter.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;">***<o:p></o:p></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">A la sortie d’Auschwitz II – Birkenau, nous remarquons la
présence d’une équipe de télévision.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Un journaliste interviewe un homme. Jusque-là, rien d’exceptionnel.
Rien d’exceptionnel sauf que cet homme n’est autre que Rainer Höss, le
petit-fils de Rudolf Höss, commandant SS des camps d’Auschwitz, l’exécutant en
chef de la Solution finale, responsable de tous les morts d’Auschwitz.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Manifestement affecté par le lourd passé familial, Rainer
Höss, 49 ans, est devenu la coqueluche de certains médias allemands – et internationaux
– dans sa quête de rédemption.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Pour Primo Levi, le grand-père de Rainer Höss, Rudolf,</span><span style="background: white; mso-bidi-font-family: Arial;"> <span class="citation"><i>« un
homme vide, un idiot tranquille et empressé qui s'efforce d'accomplir avec le
plus de soin possible les initiatives bestiales qu'on lui confie, et qui semble
trouver dans cette obéissance un total assouvissement de ses doutes et de ses
inquiétudes »</i></span>.</span><o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white; mso-bidi-font-family: Arial;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">J’avoue comprendre avec difficulté que l’on puisse, ayant
hérité d’un tel fardeau, d’une telle hérédité, opter pour l’exposition
médiatique. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Rainer Höss mène une croisade personnelle pour la
réhabilitation de son nom de famille. Entre autres initiatives, il s’est fait
tatouer une étoile de David et les numéros de survivants qu’il a rencontrés. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">En janvier dernier, Rainer Höss a été adopté. Il a été officieusement
adopté par une Américaine, âgée de 80 ans et vivant dans l’Indiana, Eva Mozes
Kor. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Eva Mozes Kor et sa sœur jumelle, Miriam, ont été déportées à
Auschwitz depuis la Roumanie. Tous les autres membres de leur famille ont été
assassinés, elles ont été soumises aux expériences médicales du docteur Mengele
mais elles ont survécu.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Rainer Höss ne peut pas prétendre que son grand-père ne
savait pas.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="background: white;">Compassion et contrition sont histoires de conscience… et
Auschwitz impose à chacun un examen de conscience, un examen de conscience permanent.</span><span style="background-color: white;"> </span></div>
Franck Guilloryhttp://www.blogger.com/profile/03768172247868631062noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1722767252048702520.post-52265448215911592242015-04-25T07:59:00.003-07:002015-04-25T08:00:51.825-07:00INTERVIEW - Marek Halter on Fighting Jihadism: "A war that will transform our way of life"<div class="MsoNormal">
<b>Meeting in Paris at his home with French author and activist Marek Halter. Sharing his frame of mind after recurrent Terror attacks and his views on the challenge offered by jihadism.</b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US"><br /></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBIaR14yxI8Ov3ZPBsJ2vzszKimtd9EIbnO3KpnEKNivpE77RXb_fuRQvuk3j2crii8GmAKNc52RKHwwEEzjlkkw1T8yGQF0mYVZeBDZihkaZL6ltgLU0ZotPJk3Ee8PzIsZ-f-pz-sJk/s1600/marek_halter_1.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBIaR14yxI8Ov3ZPBsJ2vzszKimtd9EIbnO3KpnEKNivpE77RXb_fuRQvuk3j2crii8GmAKNc52RKHwwEEzjlkkw1T8yGQF0mYVZeBDZihkaZL6ltgLU0ZotPJk3Ee8PzIsZ-f-pz-sJk/s1600/marek_halter_1.jpg" height="266" width="400" /></a><b><span lang="EN-US"><i></i></span></b><br />
<b><span lang="EN-US"><i><b><span lang="EN-US"><i><br /></i></span></b></i></span></b>
<b><span lang="EN-US"><i><b><span lang="EN-US"><i><br /></i></span></b></i></span></b>
<b><span lang="EN-US"><i>Franck Guillory: Three months and a half after Terror
attacks orchestrated in Paris by radical islamists, over a month after murders in
the Bardo Museum in Tunis, which is your own take on these events. What is your
frame of mind?</i><o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US"><br /></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US">Marek Halter:</span></b><span lang="EN-US"> We shall always hope for the better… Read the
Bible where it is written that, when creating a disease, God imagines simultaneously
a cure for it. We, human beings, are not God and therefore we are certainly not
as cautious and may take us time to conceive a response. But we will end up
finding one.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US"><i>Franck Guillory: Very early on, in the
aftermath of Terror attack on Charlie Hebdo on January 7<sup>th</sup> 2015, French
President François Hollande declared that “we are at war”. Others had already
written or said it publicly… Do you consider that we are at war?</i><o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US"><br /></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US">Marek Halter:</span></b><span lang="EN-US"> Yes, it is a war but it is one different from
the wars we have been confronted to so far.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">Hitler was
Hitler. The threat was identified and well known. Now we are confronted to an
unprecedented threat with an enemy which seems capable to hit us anywhere and
at any time.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">More to the
point, this enemy does not share at all our perception and conception of life
and death. So far, with very rare exceptions, the enemies we have had to fight
wanted to kill without taking the risk to be killed.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">Nowadays,
those who are threating us are not scared to be killed. On the contrary, they
see their own death as a promise in after-life.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US"><i>Franck Guillory: How did we reach such a point?</i><o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US"><br /></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US">Marek Halter:</span></b><span lang="EN-US"> This is not just a matter of human development,
misery, suffering as still pretend some generous “beautiful mind”, as Hegel
used to call them.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">Radicalization
and growing violence find their origin in a lack of prospect. There are no
ideologies able to help people facing ultimate misery. Nothing, not even a “red
sun on the horizon” as French poet Jacques used to say.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US"><i>Franck Guillory: Isn’t this radical perception
of Islam, which is also a perversion of Islam – we believe – an ideology in
itself which has come to fill the gap left by the former domineering and then
failed ideologies…</i><o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US"><br /></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US">Marek Halter:</span></b><span lang="EN-US"> It is the return of God, a return to God. When
nothing is left, men put their destinies in the hands of God. </span>“Inch
Allah”, “God wishing”…<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">The second
post-Second World War generation shares a huge responsibility through failing
to offer some collective adventure, a renewed ideological adventure, some hope…
In the name of God, some Muslims are now offering pour souls some adventure. These days, you
can jump in a plane to Turkey, cross the Syrian border and find yourself wearing
a uniform, handling a Kalachnikov machine gun and experiencing some sort of
adventure.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">There’s
seemingly nothing else on offer and some souls, unconscious, ignorant don’t
manage to resist the temptation.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US"><i>Franck Guillory: How could we deter them from
doing so?</i><o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US"><br /></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US">Marek Halter:</span></b><span lang="EN-US"> Governments have some options. Some means of
deterrence do exist…<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">It is
necessary to strengthen secret services, to expand their funding. We should, as
an example, deploy a better control of social networks to counter jihadist
propaganda.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">We must
target them where they are. And we should do so without underestimating the
risk of fuelling jihadism and reinforcing our enemies through such military
operations in Middle East and elsewhere where radical Islamism is spreading.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<span lang="EN-US" style="font-family: "Calibri","sans-serif"; font-size: 11.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: EN-US; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">We are in a state of war, a war that is
permanent and multipolar, a war that will transform our way of life et a war
that risks forcing us to restrain our civil liberties. Attack after attack, we
are losing ground on two centuries of gain in term of rights and liberties.</span><br />
<span lang="EN-US" style="font-family: "Calibri","sans-serif"; font-size: 11.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: EN-US; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;"><br /></span>
<span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: 14.6666669845581px; line-height: 16.8666667938232px;"><i>Marek Halter is born in Poland in 1936. Having fled the Jewish Warsaw Ghetto, he returned to the Polish capital city after the war and then moved to Paris in 1950.</i></span></span><br />
<i><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: 14.6666669845581px; line-height: 16.8666667938232px;"><br /></span></span>
<span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: 14.6666669845581px; line-height: 16.8666667938232px;">To learn more: <a href="http://wallforpeace.org/" rel="nofollow" target="_blank">The Wall for Peace</a></span></span></i><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif;"></span></div>
<br />
<span lang="EN-US" style="font-family: "Calibri","sans-serif"; font-size: 11.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: EN-US; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;"><br /></span>
<span lang="EN-US" style="font-family: "Calibri","sans-serif"; font-size: 11.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: EN-US; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;"><br /></span>Franck Guilloryhttp://www.blogger.com/profile/03768172247868631062noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1722767252048702520.post-69434510363398068112015-04-24T08:39:00.001-07:002015-04-24T08:39:28.447-07:00Migrants crisis more than a humanitarian crisis... and again the US let Europe down<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US">One minute of silence to open an emergency meeting
of the European Council and the 28 EU leaders declared “war” on human
traffickers. It was on Thursday April 23<sup>rd</sup>, it was in Brussels.<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US"><br /></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><span lang="EN-US"><br /></span></b></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">Statistics
have made headlines for days. So far, in 2015, 1800 boat people, migrants
fleeing their impoverished and war-torn countries, from Africa, the Middle East
or further away have died in the Mediterranean Sea dreaming of Europe.<o:p></o:p></span></div>
<h4>
<span lang="EN-US">Understanding
what is at stake</span></h4>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">Let’s leave
apart the valued question of the doubtful validity and expected efficiency of
the various measures announced yesterday in Brussels. We know for sure that few
vessels patrolling the deep sea and even some bombing on the Libyan shores won’t
solve this unprecedented crisis. And one legitimately wonders whether we are
not facing the danger of getting the arguments completely wrong? I suspect we
are but I understand that admitting the truth leads us, collectively, in scary,
unknown territories…<o:p></o:p></span></div>
<h4>
<span lang="EN-US">On the
Frontline</span></h4>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">So we are
at war. We are at war but not just any more against some mafias of human
traffickers taking advantage of some poor souls heading north and west in hope
of a better future. Migrants in 2015 are not just fleeing poverty and more and
more among them escape the seemingly ever-extending tyranny imposed by Daesh
and its accomplices. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">We are at war,
we have to name the enemies and address the threat as such. We are at war
against Islamist radicalism, the Islamo-fascists, all those fighting, from
Syria and Iraq to Nigeria, Mali and Libya, and to the streets of Paris, to destabilize
the modern civilized world and impose their totalitarian dystopia of a global Caliphate.<o:p></o:p></span></div>
<h4>
<span lang="EN-US">Europe is
challenged and weakened</span></h4>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">Taking
advantage of the perceived “European dream” still vigorous outside the
Continent, human traffickers contribute to destabilize Europe and its
democracies. The migrants crisis adds to the unprecedented pressures faced by
national governments and the European Union to preserve social unity, economic
welfare and political stability. One more challenge – and one to do with our
sense of humanity – in a series of challenges to which we’ve been finding pretty
hard to respond.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">So Europe
is to try to bring some solutions. But what is to be done to respond to the
broader challenge that are the ongoing attacks on our way of life, on what
symbolizes and implies our modern civilization?</span></div>
<h4>
<span lang="EN-US">A global
response</span></h4>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">The broader
challenge is a global challenge and a global challenge requires a global
response. Outside Europe, silence has been deafening over the course of the
past few days. And before, the demonstrations of unity in the aftermath of January’s
terror attacks in Paris seem to have been follow by no good concrete plans to
fight the battle forced on us all.<o:p></o:p></span></div>
<h4>
<span lang="EN-US">Déjà vu</span></h4>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">And on the international
stage, Europe has special expectations from a “special” relationship. But where
are the United States? Where is Barack Obama? Surely, US troops are leading the
International coalition targeting Daesh at the core of its self-proclaimed Islamic
State but it is not good enough. Not good enough as air bombing appears to be
deeply insufficient to annihilate the threat and not good enough as the threat
has been since spreading through a collection of franchised “companies”.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><b>What about
Libya ? What about the Mediterranean nightmare and the pressure on Europe? If
the United States are to let a frontline Europe deal all these issues, they are
just postponing the time when the gathering storms will reach their own shores.
Déjà vu… </b><o:p></o:p></span></div>
Franck Guilloryhttp://www.blogger.com/profile/03768172247868631062noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1722767252048702520.post-82654499427866063032015-04-23T14:41:00.002-07:002015-04-24T07:07:03.661-07:00An answer to Marine Le Pen - I am French and I do speak English... I even sometimes dream in English<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><b><br /></b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><b>If Time
Magazine is considering establishing a new annual list for “The most stupid
political comment of the year”, Marine Le Pen is surely a great contender for a
Top 10 rank. All dressed up in cheap marine blue on the red carpet at the 2015 Time
100 Gala in New York last Tuesday, she couldn’t find any other explanation to
her lack of fluency in the local language than an arrogant and poor “Oh no, I
don’t speak English, I’m French !”. </b> <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">I’m as French
as the leader of France’s far-right - with whom I also share roots in Britanny –
and I’m proud to say that I do speak English. I do speak English, I do try to
write in English and, some nights, I do even dream in English. I do all of this
and when doing so I don’t feel less French. The contrary actually.</span></div>
<h4>
<span lang="EN-US">To please "her" people</span></h4>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">Unsurprisingly
this comment by a shrewd politician aspiring to run her country would have been
expected to go down well with her constituents. They would have probably liked
her provocative defiance of the global language right in the center of the
first iconic city of globalization. </span>And she had a pretty dress, sort of…<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">Right. Top
to bottom of the society, most of my fellow citizens can’t speak - or even
understand - English. Last December, a study sponsored by the language company
EF Education First ranked France 29<sup>th</sup> out of 63 countries for English proficiency
– and even worst 21<sup>st</sup> out of 24 European countries. Even
if Education First focused on adult population – and therefore it could give
hope in the younger generations -, there is nothing to be proud of.</span></div>
<h4>
<span lang="EN-US">An outdated "cultural exception"</span></h4>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">Wrong.
Language studies have never been a priority in France’s school curriculum.
Until 10 years ago, French kids would only start learning English when entering
secondary education at age 11 – or 13 for some 10 per cent who would favour
German, Spanish or some other languages as their first. English courses entered
most of primary schools as late as 2007 and it only became compulsory from age
7 in September 2014. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">Wrong.
France’s television channels hardly ever broadcast films or programmes in
English. And in cinemas most films, especially Hollywood blockbusters, are dubbed – even quite
well dubbed. Such monolingual obsession – coupled with some sort of insular
syndrome - amazes our fellow Europeans in Belgium, the Netherlands or elsewhere
in Scandinavia. </span>Make your bed sleep in it.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">And it
shows that nowadays the few French people reaching the top of the international
stage in their fields are those who comply with the absolute necessity to
express themselves in some sort of English, not be it Shakespeare’s or the
Queen’s one. This is how it is in the globalized world we live in and there is
no point turning a blind eye on this phenomenon.</span></div>
<h4>
Never surrender though</h4>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">Speaking
English, making the effort to speak English to be understood by a broader
audience does not diminish one’s Frenchness – or anything else-ness actually.
And to go further I would almost argue that I am never as French as when I
speak English as somehow it gives me the opportunity to convey what it is to be
French to people who can't always understand what it means and implies as they don’t
speak French and are not French. I do value this deeply.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">Speaking
English doesn’t prevent me from battling for a broader use of French in countries
or organizations where French used to be historically more broadly used. And
speaking English doesn’t prevent from considering that English should not turn
into “Globish” the one and only language of a one World. Learn English but also
learn Chinese, Arabic, Russian, Spanish and so on. It would help in times of
deeper misunderstandings.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><br /></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US"><b>Spin
doctors got it wrong as Marine Le Pen would have stunned her audience – and the
World – by somehow regretting shamefaced her lack of fluency. And once again she
could have easily blamed the Gallic establishment… and probably some bureaucracy
in Brussels. Instead she has preferred to wave the flag with arrogance and
stupidity just as if not speaking English would always remain a prerequisite to
sit at France’s presidential desk. </b><o:p></o:p></span></div>
Franck Guilloryhttp://www.blogger.com/profile/03768172247868631062noreply@blogger.com1